Que celui qui n’a jamais envié les vacances de rêve des influenceurs nous jette la première pierre. Si tout le monde n’a pas les moyens de s’envoler vers Bali, Ubud, Santorin, Tulum ou encore Curaçao, ce n’est pas l’envie qui manquerait.
Et pourtant, prendre l’avion pourrait bien devenir un acte passible de remontrances ou pire, de pénalisations en tous genres.
En cause ? La pollution conséquente générée par les vols et l’urgence écologique qui en fait désormais trembler plus d’un.
Afin de limiter les dégâts, de jeunes activistes s’engagent à ne plus prendre l’avion : le phénomène du Flygskam est né.
Le Flygskam ou la “honte de prendre l’avion”
“Voyager en avion devient de plus en plus tabou en Suède en raison de l’impact du transport aérien sur l’environnement. Le phénomène prend de l’ampleur, on parle de “flygskam” ou honte de prendre l’avion.”
Et si on restait au sol ? C’est la proposition disruptive de Maja Rosèn (“we stay on the ground”) afin de sensibiliser les citoyens suédois mais aussi du monde entier à la lutte contre cette source de pollution massive.
Face aux sceptiques, quelques chiffres suffisent à alarmer sur notre consommation - parfois irrationnelle - des transports aériens.
En 2018, on ne comptait pas moins 38 millions de vols en ce qui équivaut à environ un vol toutes les secondes.
En 2017, les émissions de Co2 imputables aux transports aériens représentaient environ 22 millions de tonnes.
En 2015, l’aérien représentait environ 11% des émissions de CO2 des transports à l’échelle mondiale.
Ce chiffre n’a cessé d’augmenter depuis.
De plus, l’initiative de Maja dépasse le cadre du transport aérien pour toucher à une urgence plus globale : celle d’un monde altéré par la surconsommation. Le Flygskam n’est donc qu’un premier pas vers un changement radical dans notre manière de consommer.
Suivez le guide : Greta Thunberg
Et si c’était une jeune fille qui nous montrait l’exemple ? Greta Thunberg, elle aussi suédoise, milite activement auprès des gouvernements européens pour limiter l’impact écologique du réchauffement climatique.
En novembre 2018, elle initie la grève de l’école pour le climat (Skolstrejk for klimatet) qui se propage partout à travers le monde - jusque dans nos écoles françaises - après son discours à la COP24 en décembre.
Greta Thunberg adhère bien évidemment au mouvement Flygskam et préfère ainsi prendre le train (“train brag”) pour voyager à travers l’Europe. En Janvier 2019, la jeune fille s’est en effet lancée dans un périple de 30 heures pour rallier Davos depuis Stockholm.
Depuis le 14 août, la jeune écologiste traverse l’océan à bord du Malizia II, un voilier alimenté par des panneaux solaires et de turbines sous-marines pour faire fonctionner le tout.
Elle est attendue pour sa première apparition au sommet mondial de l’ONU, qui se déroulera le 23 septembre prochain.
Voyager slow, la nouvelle tendance ?
Bien plus qu’une simple doctrine écologiste, le Flygskam nous invite à repenser notre manière de voyager et de donner plus de sens à nos trajets.
Cette idée séduit de plus en plus les voyageurs français, notamment les jeunes, qui y voient une nouvelle manière de renforcer leurs engagements écologiques et de réduire leur empreinte carbone. La “honte de prendre l’avion” devrait de ce fait permettre au tourisme local d’être revalorisé.
Pas besoin, donc, de se rendre à Bali, Ubud, Santorin, Tulum ou encore Curaçao pour être dépaysé quand la France, les pays voisins et l’Europe regorgent de coins à visiter sans mettre le pied à l’aéroport
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