Si le télétravail (ou home-office) représentait le graal des graals pour une majeure partie des jeunes travailleurs, le confinement semble avoir bouleversé cette préférence.
S’il était une nécessité durant la quarantaine et est encore encouragé à l’heure actuelle, le télétravail a eu raison de la patience des millennials (Génération Y) selon une étude de l’entreprise Choose my Company.
Sur plus de 10 000 participants interrogés, 65% se déclarent satisfait de leur nouveau mode de travail.
Problème : 17% le rejettent, et parmi eux, une grande majorité de millennials.
Loin des idées reçues
Non, ce n’est pas parce que les millennials ainsi que les centennials sont plus à l’aise avec les outils digitaux et les réseaux sociaux qu’ils sont forcément plus enclins à préférer le travail à distance.
Si le home-office laisse en effet une plus d’autonomie à cette génération plus débrouillarde, il n’en reste pas moins freinant voire limitant selon elle. En effet, seulement 62% des millennials retirent une expérience positive du télétravail.
Les 38% restants déplorent le manque de communication au sein de leur équipe et de leur entreprise, la surabondance de conf-calls Zoom, Meet ou encore Jitsi, ainsi que les conditions de travail compliquées dues à un sentiment d’abandon de la hiérarchie.
Et pour cause, personne ne leur a laissé le choix.
Les véritables attentes des millennials
Elle est bien loin, l’image du digital-nomad qui fait rêver, capable de travailler les pieds dans l’eau, son smartphone en main, loin de tout et de tous.
D’une part, le home-office imposé peut avoir des conséquences négatives sur la vie personnelle. Pour certains, les conditions de travail sont compliquées et coupent totalement du contexte professionnel traditionnel duquel il peut être plus facile de s’imprégner.
Pour d’autres, il s’agit d’une forme d’intrusion. Dans une journée de télétravail classique, l’idée est de pouvoir organiser sa journée comme on l’entend et de profiter des temps morts.
Ici, les millennials ont subi la contrainte de l’enfermement à laquelle le télétravail permet d’échapper en temps normal.
Les pauses baby-foot ou café, les échanges entre deux réunions ou même les after-works et les petits déjeuners au bureau sont tout autant de rendez-vous jugés essentiels par la génération Y.
Cette dernière, contrairement à ses aînées recherche l’épanouissement relationnel au travail, le contact et le partage, bien plus que la performance.
Une baisse de motivation évidente
Inévitablement, la motivation des jeunes actifs a chuté depuis le début du télétravail imposé.
Comme le stipule Choose My Company, 64% des travailleurs se disaient encore motivés en avril alors que l’indicateur avait atteint un pic de 70% trois mois plus tôt.
Cet indicateur reposait sur trois pensées pessimistes :
- L'amoindrissement des perspectives d’évolution (-9,7% entre octobre 2019 et mars 2020)
- Le sentiment de stagnation, voire de régression (-8,1%)
- L’absence d’encadrement, d’encouragements et de reconnaissance de la part des supérieurs hiérarchiques (-8,1%)
Le tout, sur fond de crise sanitaire et d’assignement à résidence forcé pour respecter les mesures mises en place par le gouvernement.
Alors que les français retournent progressivement travailler au bureau depuis le 11 mai 2020, date de déconfinement, de nombreux actifs s’interrogent sur l’avenir.
Le home-office va t-il devenir la norme ? Comment adapter les techniques managériales en cas de second confinement ? Comment retrouver l’envie de travailler alors que ses besoins sociaux et relationnels essentiels ne sont pas comblés ?
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